Page 3 - N°73 MARS 2025 FR
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surplus d’eau et devient très collante à tel point qu’on   En effet on en est à un point tel que l’on s’engouffre
    ne peut plus entrer dans les vignes en tracteur pour   dans chaque brèche climatique pour traiter !
    faire les traitements nécessaires. Les situations les plus   ♦
    en pente sont critiques, comme le Gevrey-Chambertin   Les vignes sont finalement plutôt belles car si elles
    Les Evocelles pendant des jours impraticable !   préfèrent la chaleur à l’humidité, c’est leur nature
                      ♦                     méditerranéenne, elles ont été tellement bichonnées
    Heureusement nous avons développé la pulvérisation   qu’elles ne s’en sortent pas si mal ! Il faut dire que
    sur chenillards, ces petits tracteurs qui s’embourbent   le vent omniprésent est bien utile et aide à sécher
    moins car plus légers et passent dès que le soleil a pu   d’éventuels foyers de pourriture.
    sécher la boue, il faut vraiment calculer son moment !   ♦
    Combien se sont retrouvés collés à leur terre…  Ces conditions font penser à 2021 avec déjà beaucoup
                      ♦                     de pluie et des dates de vendanges estimées proches…
    Avec cette alternance pluie et soleil, les herbes   Il reste deux mois très importants avant la récolte,
    poussent très vite entre les pieds et dans les rangs et   croisons les doigts pour que le risque d’orages estival
    concurrencent la vigne, autrement dit se nourrissent   passe et surtout que le soleil arrive ! A l’heure où nous
    des éléments nutritifs que la vigne devrait avoir pour   écrivons ces lignes les grappes sont déjà bien formées,
    bien grandir. Comme on ne peut pas labourer on a   plutôt lâches que serrées et de bonne taille…
    passé la tondeuse intercep autoportée pour limiter la    ♦
    pousse ! Nous avons aussi passé les tondeuses à main
    et débroussailleuses pour ne pas se laisser dépasser
    par cette explosion de végétation. Résultat : des vignes
    sur gazon ! Entretemps on griffe au jour le jour selon
    la météo qui guide la danse plus que jamais.
                      ♦
    La fleur sortie début juin s’est étalée en longueur pendant
    trois semaines à cause de températures fraîches. Alors
    qu’elle s’épanouit idéalement à 20°C, sous le soleil,
    il a fait certains matins 6 degrés seulement ! Avec
    des nuits elles-mêmes froides la rosée importante a
    encore retardé la pousse. Le retard de végétation du
    début de printemps n’a cessé de s’accentuer. Bien sûr,
    en miroir, la luminosité a été très faible
                      ♦
    Le mildiou sous ces conditions s’est installé partout et
    nos seules armes en cuture biologique sont le souffre et
    le cuivre, la bouillie bordelaise. On y a rajouté un peu
    d’huile essentielle d’orange aux vertus asséchantes :
    tous les moyens sont bons !
                      ♦
    Seule la grande parcelle de Chassagne-Montrachet
    premier cru Morgeot Clos de la Chapelle semble échapper
    à la maladie, mais pour combien de temps encore ? !
    On en est au 11ème traitement, ce qui à ce stade est
    inédit (on en fait 8 à 9 par saisons normalement !).


                                                           Le Clos de la Chapelle aux rangs bien tondus !
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